Tout comme d’admettre que la Terre était une planète comme les
autres, celles que l’on apercevait toutes petites dans le ciel. Cette
unification a été admise lentement, il faut du temps aux cerveaux pour
accepter des réalités inaccessibles à nos sens et contraires à notre bon
sens commun. Il faut se faire à l’idée nouvelle, puis s’en créer une
représentation mentale. Le Soleil lui aussi, qui était pour nous un
astre particulier, unique en son genre, on le sait maintenant, ce n’est
qu’une étoile comme les autre et même tout à fait ordinaire. Cette
assimilation du Soleil et des étoiles, beaucoup de nos contemporains ne
l’ont toujours pas admise.
Un dernier exemple d’unification, celui de la vie sur Terre, qui nous
paraît tellement complexe et variée. On a découvert que de la bactérie à
l’éléphant, du petit pois au
serpent à sonnette, la vie est construite avec le même code génétique
universel, celui de l’ADN. Au point que l’on trouve des gènes
identiques, ayant la même fonction biologique, chez le petit pois,
l’homme ou le frelon. On explique cette information par le fait qu’après
l’apparition d’un gène important, tous les descendants communs sont
porteurs de ce gène depuis des millions d’années.
On s’aperçoit donc que le cerveau humain est toujours pris à son propre
piège, car il interprète l’apparence des choses en fonction d’une
logique directement accessible : il voit que le Soleil et la Lune
tournent autour du monde, il voit que les plantes et les animaux sont
tous différents les uns des autres. Aussi faut-il beaucoup de temps pour
échapper à ces fausses évidences. Il faudra parfois passer une
génération pour qu’une apparence trompeuse soit corrigée. L’épreuve de
la découverte scientifique est presque toujours d’échapper aux
apparences, aux préjugés. La découverte est presque toujours
contre-intuitive.
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